Pot de départ

L'arrivée du cortège sur le site de la petite gloire fut le coup d'envoi du plus surprenant pot de départ organisé par des collègues.
A peine ai-je posé un pied à terre que j'ai levé la tête en l'air. Un hélicoptère piloté par l'ami de Rick Hunter formait dans l'éther une figure en cœur avant de lâcher des pétales de fleurs.
Au même moment, j'ai entendu battre des tambours de derrière des Baobabs. Les GWO KA, jusque-là relégués dans un entrepôt à GWO KA, battaient la mesure, imprimant un nouveau tempo.
A la troisième reprise du nouveau rythme, des complices des espaces verts se cachant en haut des Baobabs ont débusqué les lampions de crépon de tous les centres de loisirs, toutes les guirlandes lumineuses des fêtes nationales et tous les fanions des quartiers villages pour éclairer les pistes de danse.
A trois, le policier blanc dans l'Arme fatale I, a donné le la, un autre a hurlé soleil et s'est retourné face à tous les danseurs des Demoiselles de Rochefort - qui n'avaient pas pu venir mais elles avaient envoyé un petit mot - les danseurs jusqu'alors immobiles ont entamé une course en pas chassés et entrechats en direction d'un lac. Partout ailleurs dans toutes les allées de Baobabs s'est répété le même scénario.
Les hélicoptères, celui conduit par l'ami de Rick Hunter avait été rejoint par ceux d'Apocalypse Now, tournaient plus bas, transformés en ventilateurs de fleurs de tiaré, ils créaient des vagues à surfer sur le lac d'où était apparue une myriade de surfeurs, à la tête desquels se trouvait Bodhi en compagnie d'Esther Williams, une fameuse nageuse synchronisée hollywoodienne, ce qui avait donné du cachet à la fête.
Puis tous les danseurs, tous les invités et tous les policiers qui avaient pu rester, s'étaient jetés à l'eau. Certains s'étaient amusés à s'éclabousser, d'autres avaient fait le poirier sous le regard attendri d'Esther Williams.
Parallèlement et presque aussitôt les Américains aidés des Guadeloupéens avaient démarré les barbecues, ce qui, de mémoire, ne s'était plus vu depuis longtemps.
Ce jour là, j’ai été heureux.